♦ Gwladys ♦

Gwladys, comme on peut aisément s'y attendre en connaissant sa race, est une créature gracieuse et éblouissante. Elle n'est ni trop grande ni trop petite : un mètre soixante-huit. Pour quarante-hui kilos. Oui, elle est très fine. A voir sa silhouette, on aurait presque l'impression qu'elle soit faite d'une porcelaine si fragile qu'elle puisse se briser dans nos mains lourdes et maladroites. Elle paraît aussi légère que ses mouvements nous apparaissent rapides, fluides et précis. Gwladys est toujours vêtue de robes, courtes ou longues, simples ou minutieusement voilées, elle varie selon le temps et l'humeur; on peut cependant ajouter qu'elle favorise le bleu, le blanc, le gris, et même parfois le noir. Comme toutes les Fées dignes de cette nomination, elle possède des ailes. Les siennes sont assez spéciales, car elle peut faire varier elle-même leur taille. Nous savons que les ailes des Fées sont quelque chose de très fragile qui peuvent rapidement se déchirer. Eh bien, pour éviter cela, il lui suffit de les rétrécir, ou même de les masquer. Ses attributs particuliers sont gris, ou peut être bleu, et assez transparents, d'où il émane souvent une multitude de petites boules de lumière blanche. Gwladys est jeune, belle, agile, tout ce qu'une fille aurait pu envier. Mais elle déteste se vanter de sa beauté. Elle reste simplement comme elle est, une Fée. Ses cheveux sont très longs, lorsqu'ils ne sont pas attachés en deux couettes et enroulés sur eux-mêmes avec de gros rubans colorés, ils font toute sa taille. Elle prend soin de sa chevelure soyeuse, et c'est pour ça qu'elle n'aime pas quand on les touche. Les yeux de Gwladys sont de la même couleur que ses ailes, un bleu délavé ayant un penchant vers le gris ciel d'orage. Son visage est fin, tout comme ses traits qui n'expriment qu'une douceur incomparable. On a peine à croire que ce visage de poupée silencieuse pourrait un jour se fâcher sous nos yeux. Gwladys parait toujours triste, et les seules fois où elle sourit, c'est pour dévoiler un sillon mélancolique au coin de ses lèvres si bien dessinées.

Gwladys a un caractère imprévisible et impossible à cerner. Elle est cependant d'un calme effrayant et d'une sagesse incomparable. Elle préfère la franchise aux énigmes incompréhensibles, même si elle est tout à fait apte à y répondre aisément. La jeune Fée possède une culture sur le Monde assez étonnante pour ceux qui ne savent pas grand chose à leur environnement. Comme de nombreuses personnes ici, elle est capable de survivre dans la nature, seule et en bonne santé. Elle évite de le laisser paraître mais elle est quelqu'un d'extrêmement émotif. Elle ne s'est pas retenue de verser des larmes dans son passé, c'est pourquoi elle a désormais un tempérament d'acier quand il suffit de se faire obéir, en dépit des jugements sur son apparence. Gwladys est une fine stratège. Elle préfère la vitesse et les plans minutieusement élaborés au combat de brutes que certains adoptent si facilement. Cette Fée tiendra énormément à ses amis, et même à tous les membres de la confrérie de l'Etoile, qu'elle voit comme ses frères et soeurs. Gwladys est une personne de grande confiance sur qui ont pourrait compter dans les moments difficiles. Seulement, elle n'est pas toujours bien vue. Son apparence frêle et sa santé fragile sont le nid de nombreux jugements. Et pourtant, il ne faut pas se fier aux apparences. Envers ses ennemis, elle aura beau être fière, silencieuse et désolée, elle montrera souvent une compassion et une pitié qui n'a pas sa place dans les batailles. Mais, Gwladys veut éviter le sang versé inutilement. En ce qui concerne ses relations, on a peine à l'imaginer mais cette jeune fille n'est pas ce qu'on peut appeler une "femme facile". En vérité, elle n'aime pas du tout être courtisée car cela la mets souvent mal à l'aise, il faut dire aussi qu'elle rougit pour très peu. Malgré son profond caractère de meneuse, elle est affuble d'une personnalité qui s'avère très timide et réservée. Elle n'apprécie pas d'être trop entourée.

Atlanta était une petite cité du Nord de mon continent d'origine. Je me souviens plus de l'hiver que des autres saisons, car c'était la période la plus magnifique. Mais il faisait très froid, plus qu'on ne le pensait. En fait, Atlanta n'existe plus. Si vous y mettez les pieds un jour, alors ça s'appellera "Adieu". Ce n'est pas le vrai nom, c'est juste le titre que j'ai laissé à ma terre. Atlanta, Atlanta...Elle était si belle cette verdure luxuriante, cette herbe grasse piétinée par les Licornes, ces affluents d'eau cristalline qui coulaient sans fin. On dit toujours que l'eau n'abandonne pas sa course, que quoiqu'il arrive elle trouve un passage à tout problème, mais l'onde pure d'Atlanta est partie sans nous laisser mot. Je suis née là-bas. J'ai vécu là-bas. Je n'ai rien à raconter sur le début de ma vie parce qu'il n'est pas intéressant, j'y pense, oh, j'y pense maintenant; que j'ai passé tant d'années à m'amuser sous les rayons mielleux du Soleil, là où d'autres ne voyaient jamais le jour dans leur tâche grisâtre. J'ai profité de mes jeunes années sans vraiment en profité. Je riais sans savoir que cette éclat de vivacité disparaîtrait bien vite pour ne plus jamais revenir. Et si jamais il refait surface, ou brise les nuages, je saurais qu'il n'est plus comme avant. Car il manquera une chose que nous avons tous enfants : l'insouciance.
Certains ne comprennent pas la pensée des autres. Pourquoi ? Parce qu'ils pensent différemment. Est-ce normal de pleurer la mort d'un être cher quand celui qui a commis cet acte impur ris aux éclats ? Nous avons chacun notre façon de réagir. Ceux qui commettent le mal dans vos vies aujourd'hui, c'est parce qu'eux-mêmes l'ont vu agir dans leur passé. C'est une caricature logique. Et ça leur a plu, c'est tout, ou alors, ça les a trop marqué pour oser les laisser indifférents. Nous avons tous notre propre histoire, la mienne est un écrit comme un autre, dans lequel le sang et les larmes coulent aussi bien que l'eau des ruisseaux. Pourquoi toujours du mal ?

Mes chers, vous ne comprenez pas.
Là où le bien fait son apparition, le mal persiste.
Il n'y a pas d'ombre sans lumière, tout comme il n'y a pas de lumière sans ombres.
Alors ceux qui prétendent réduire le mal à Néant, remettez-vous en question : Allez-vous aussi assassiner le bien à ses dépends ? Allez-vous faire de la vie une existence continuelle où jamais rien ne viendra semer quelques paniques ? Allez-vous supprimer la noirceur de tous les coeurs ? Je vous souhaite une très bonne chance, car, même si il n'existe plus goutte d'ombre dans ce Monde, sachez qu'une nouvelle Âme naîtra, une Âme qui sera troublée par cette utopie trop parfaite.
Même, devons-nous remercier le Mal d'exister ? D'être là pour pimenter notre vie ? Non plus ! Mais l'existence a été faite ainsi, constellée de choses à la fois fascinantes et effrayantes que nous aurions beau essayer de comprendre, nous n'en saurons jamais la véritable utilité. C'est ça, vivre. C'est ça, ne pas comprendre.

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