Alya en avait marre. Oui, bon d'accord, elle en avait encore marre. Elle ne supportait plus tout ces regards dans le Château, les grandes personnes qui l'ignorent et la considèrent comme une moins que rien, et puis toutes les filles de son âge qui l'évitaient à cause de ses ailes ou la couleur... aléatoire de ses cheveux et ses yeux. Aujourd'hui, elle n'avait pas envie de changer leur couleur et les avaient laissé naturels. Exaspérée par l'attitude des gens du château, elle était partie se promener dans la prairie de la Lune montante. Alya eu soudain envie de courir, très loin, sans jamais s'arrêter... Alors elle courut le plus vite possible, le vent gonflant ses ailes et menaçant de l'emporter à chaque instant. Un bref sentiment de liberté l'envahit, mais elle rentra dans un inconnu et s'écroula par terre. Elle vit les habits du garçon et reconnu l'emblème de la Confrérie Obscure. Tout lui revint en mémoire : ses parents retrouvés près de la frontière de cette Confrérie, sa solitude durant toutes ses années, y compris le matin même, et elle se dit que pour une fois, elle aurait pu arrive à pleurer... Mais même en se donnant beaucoup de mal, pas une seule larme ne sortit. Rah, son corps ne pouvait pas se montrer un peu compréhensif, pour une fois ? Elle remarqua qu'une petite panthère noire se frottait contre elle avec douceur. Un peu calmée, elle caressa doucement la féline et leva ses yeux violets vers l'adolescent. Il avait des cheveux noirs et des yeux bleus glace, et aussi quelque chose d'étrange, camouflé par un sort. Mais elle ne savait pas quoi... Il lui dit alors d'une voix hésitante :
- Heu... Ça va ?
Elle fut soudain indécise. Et si il ne lui voulait pas de mal ? Elle bafouilla d'un ton encore plus hésitant que le garçon :
- Non... Enfin si... je veux dire, ça va aller. Moi c'est Alya... et toi ?
Elle offrit une dernière caresse à la panthère noire et se releva lentement. En regardant l'adolescent, elle détecta enfin le sort qui planait sur le garçon. D'un geste sec de la main, elle le leva et vit alors quelque chose qu'elle n'aurait pas dû voir : des ailes de dragon, dans le dos du garçon. Sans vraiment s'en rendre compte à cause de son étonnement, et leva également le sortilège qui camouflait ses propres ailes et les déplia doucement :
- Toi aussi, tu en as ?
Elle avait prononcé ces mots dans un souffle. elle n'avait jamais vu quelqu'un avec des ailes de... dragon.